Lorsque l’on parle de problèmes psychologiques, les remboursements des frais engendrés sont moindres. En effet, alors que les médicaments sont pris en charge, les thérapies mises en place par des psychologues sont laissées de côté. Certaines mutuelles prennent en charge quelques séances par an, mais cela peut sembler dérisoire lorsque l’on sait le temps et le nombre de rendez-vous qu’une séance de psychothérapie peut nécessiter. Néanmoins, le mois de mars 2018 amène avec lui une nouvelle reforme à ce sujet.
Psychothérapie : quelle est cette nouveauté ?
Afin de pouvoir pallier à ce problème, le gouvernement a pris la décision d’expérimenter un dispositif de prise en charge de la psychothérapie par l’Assurance Maladie, sous certaines conditions, dans trois départements français. Il s’agit des Bouches-du-Rhône, de la Haute-Garonne et du Morbihan.
Un dispositif qui fait déjà couler beaucoup d’encre
Malgré le fait que l’idée peut sembler très bonne au regard des besoins de la population, le concept n’a pas vraiment emballé tout le monde. Différents professionnels de la santé se sont déjà positionnés sur la question et ont soulevé des doutes importants, notamment en ce qui concerne les conditions de mise en place. Même si le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG) salue une reforme qui prendra en charge 100% de la psychothérapie par l’Assurance Maladie, le positif de cette expérimentation semble ne pas aller plus loin.
Quels sont les critères qui posent problème ?
Le premier des regrets du SNJMG se trouve dans l’exclusion de certaines personnes. En effet, le remboursement des soins de psychothérapie par l’Assurance Maladie ne prend pas en compte tous les individus. Dans les faits, les personnes mineures ainsi que les plus de soixante ans sont exclus de l’expérimentation. Alors que les autorités avancent des difficultés techniques pour justifier cette décision, le SNJMG soulève qu’il s’agit là d’une prise de parti particulièrement décevante en matière de santé publique.
D’autres points noirs viennent s’ajouter à ce tableau. D’après les spécialistes qui se sont d’ores et déjà penchés sur le sujet, l’expérimentation semble être quelque peu loin des réalités en matière de rémunération. Rien n’est précisé en ce qui concerne la rémunération des praticiens généralistes et, en ce qui concerne les remboursements des psychologues et des psychothérapeutes, il semble que les tarifs fixés ne soient pas du tout en accord avec ceux qui sont pratiqués réellement. Alors qu’il faut compter, en moyenne, entre 45€ et 60€ pour une séance de psychothérapie, l’expérimentation propose un remboursement à hauteur de 32€ pour un entretien d’évaluation d’une durée de 45 minutes, de 22€ pour les séances d’accompagnement psychologique de soutien d’une durée de 30 minutes et de 32€ pour chaque séance de psychothérapie structurée d’une durée de 45 minutes.
Pour finir, l’organisation même du processus semble poser problèmes puisqu’elle requiert une gestion particulièrement compliquée pour les professionnels. Afin de pallier à ces problèmes, qui pourraient totalement décourager les praticiens de s’inscrire dans ce processus, le SNJMG demande à ce que l’Assurance Maladie se penche de nouveau sur les modalités de son expérimentation et réponde aux différentes problématiques qui ont été soulevées.
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