La psychanalyse est un véritable savoir sur l’inconscient ; c’est là l’essentiel de la découverte freudienne.
Sa pratique ne procède que de la parole et du discours.
C’est une véritable expérience à laquelle un sujet qui souffre choisit de se soumettre.
Définition de la psychanalyse
Sa méthode : plutôt que de tenter d’éliminer le symptôme, la psychanalyse l’accueille.
Non seulement elle l’accueille, mais encore elle le traite avec ses outils propres ; ainsi permet-elle au sujet souffrant, d’accéder, aux raisons et aux causes a qui, dans la configuration familiale, firent souffrir ce sujet au point qu’il en ait souvent refusé la charge, grâce à des mécanismes inconscients dont le plus connu est le refoulement.
Cette expérience souvent appelée « cure » analytique, lorsqu’elle est menée par un analyste suffisamment formé à la pratique analytique a pour effets, un allègement de la souffrance, de l’angoisse, des inhibitions et souvent la disparition de symptômes invalidants insistants qui ne faisaient qu’exprimer ces troubles.
L’origine de la psychanalyse : Freud et ses héritiers
La psychanalyse trouve son origine dans les travaux de Sigmund Freud à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Freud, médecin neurologue d’origine autrichienne, a développé une théorie révolutionnaire de l’esprit humain, qu’il a mise en pratique à travers une méthode thérapeutique. Freud croyait que les troubles mentaux, comme les névroses et les hystéries, étaient le résultat de conflits inconscients, souvent issus de l’enfance, qui se manifestaient par des symptômes physiques ou émotionnels.
Les fondements de la psychanalyse reposent sur plusieurs idées majeures :
- L’inconscient : Freud postule que la majorité des pensées, désirs et souvenirs sont refoulés dans l’inconscient, mais influencent de manière décisive nos comportements et nos émotions.
- Le complexe d’Œdipe : Ce concept repose sur l’idée qu’un enfant traverse une phase où il développe des désirs inconscients pour le parent de sexe opposé et ressent de la rivalité envers le parent du même sexe.
- Le refoulement : Freud introduit ce mécanisme psychique qui consiste à repousser dans l’inconscient les pensées, souvenirs et désirs inacceptables.
Freud est également à l’origine de l’idée que la parole – en particulier le discours libre – pouvait constituer un remède aux souffrances psychiques. À travers la catharsis (libération émotionnelle par la parole), les patients pouvaient accéder à des pensées refoulées et commencer à les comprendre.
Les héritiers de Freud, tels que Carl Jung, Melanie Klein, Jacques Lacan, et Wilfred Bion, ont contribué à enrichir et à diversifier la psychanalyse. Par exemple, Jung a introduit le concept de l’inconscient collectif et a mis l’accent sur les archétypes, tandis que Lacan a revisité les théories freudiennes en mettant l’accent sur le langage et le “stade du miroir” comme étape essentielle dans la formation de l’identité du sujet.
Les concepts clés de la psychanalyse
La psychanalyse repose sur des concepts clés qui permettent d’expliquer le fonctionnement de l’esprit humain et d’analyser les causes profondes des troubles psychiques. Ces concepts, souvent abordés dans la pratique analytique, sont essentiels à la compréhension de la psychanalyse :
- L’inconscient : L’un des concepts les plus célèbres de Freud, l’inconscient désigne une partie de notre esprit qui échappe à la conscience. Il est le réservoir des pensées refoulées, des désirs interdits, des traumatismes anciens. Selon Freud, ces éléments inconscients influencent profondément notre comportement, nos décisions et nos émotions, sans que nous en ayons conscience.
- Le refoulement : Mécanisme par lequel des pensées, des émotions ou des souvenirs trop douloureux ou menaçant pour l’intégrité du sujet sont rejetés dans l’inconscient. Le refoulement empêche ainsi l’individu de prendre conscience de ces contenus, mais ils continuent à agir sur son comportement.
- Le transfert : Ce processus consiste en la projection des sentiments et émotions vécus dans des relations passées (notamment de l’enfance) sur la figure de l’analyste. Le transfert permet au patient de revivre ces relations et de comprendre les dynamiques affectives qui influencent son comportement et ses troubles psychiques.
- La pulsion : Selon Freud, les pulsions sont des forces psychiques qui motivent notre comportement. Elles peuvent être de nature sexuelle (pulsions érotiques) ou agressive (pulsions de destruction). Le conflit entre ces pulsions et les contraintes sociales ou morales est à l’origine de nombreux troubles psychiques.
- Le moi, le surmoi et le ça : Freud a décrit l’esprit humain comme étant structuré en trois instances :
- Le ça (l’inconscient) : C’est la partie primordiale et instinctive de la personnalité, où réside la recherche de plaisir et la satisfaction des pulsions.
- Le moi (le conscient) : Il est l’instance qui doit gérer les exigences du ça tout en respectant les contraintes imposées par le monde extérieur. C’est la partie rationnelle de la personnalité.
- Le surmoi : C’est l’instance morale, héritée des règles parentales et sociales, qui veille à la conformité de l’individu aux normes et idéaux.
La psychanalyse et ses outils thérapeutiques
La psychanalyse repose sur une série d’outils thérapeutiques spécifiques qui permettent d’accéder à l’inconscient et de traiter les troubles psychiques. Parmi ces outils, certains sont des pratiques fondamentales de l’analyse.
- L’association libre : L’un des principaux outils de la psychanalyse est l’association libre, où le patient est invité à dire tout ce qui lui vient à l’esprit, sans censure. Cette technique permet de faire émerger des pensées refoulées, des désirs inconscients et des conflits non résolus qui peuvent être analysés par l’analyste.
- L’interprétation des rêves : Freud considérait les rêves comme “la voie royale vers l’inconscient“. Il estimait que les rêves étaient un moyen pour l’inconscient de se manifester sous forme de symboles. L’analyste interprète ces symboles pour révéler les désirs refoulés ou les conflits inconscients liés aux événements de la vie du patient.
- Le transfert et le contre-transfert : Le transfert joue un rôle central dans la psychanalyse. Il s’agit de la projection des émotions et des relations passées du patient sur l’analyste. L’analyste analyse cette projection pour aider le patient à prendre conscience de ses conflits internes. En parallèle, le contre-transfert désigne les réactions émotionnelles de l’analyste face au patient, qui peuvent aussi être analysées pour enrichir la compréhension du processus thérapeutique.
- Le travail de résistance : La résistance désigne les mécanismes par lesquels le patient bloque l’accès à certaines zones inconscientes de son esprit, souvent en raison de la peur ou de l’angoisse qu’elles suscitent. L’analyste aide le patient à identifier et à surmonter ces résistances afin de permettre la progression du travail thérapeutique.
- La durée et la relation analytique : La psychanalyse est un processus long et souvent intensif. Elle nécessite une relation de confiance entre le patient et l’analyste. Cette relation devient un cadre dans lequel le patient peut explorer ses conflits internes en toute sécurité. Le cadre analytique rigide, avec ses règles sur la fréquence et la durée des séances, ainsi que la position de l’analyste, est essentiel pour le bon déroulement de la thérapie.
Le cursus du psychanalyste est long : outre le diplôme de médecin, de psychiatre, ou de psychologue, qui ne permettent pas à eux seuls la pratique de la psychanalyse, il faut y ajouter la formation du psychanalyste qui est double :
- D’une part, sa propre analyse poussée à un terme qui ne s’en tient pas seulement à la levée des symptômes mais qui poursuit son parcours jusqu’à sa fin.
- D’autre part, en même temps que ce parcours, une solide formation théorique dispensée par des écoles ou instituts de psychanalyse.
La psychanalyse peut être comparée à une science en ceci qu’elle est précise, toujours en mouvement, en recherche, les psychanalystes s’y emploient activement dans leurs écoles, en dehors de leur pratique avec leurs patients et par là la maintiennent toujours contemporaine afin de ne pas laisser s’éteindre le précieux savoir que Freud leur a légué.
Qu’est-ce que la psychanalyse ?
La psychanalyse, fondée par Sigmund Freud et enrichie par ses héritiers, reste l’une des thérapies les plus profondes et complexes, visant à comprendre les rouages invisibles de l’esprit humain. À travers des concepts comme l’inconscient, le refoulement, et le transfert, elle permet d’explorer les mécanismes psychiques aux souffrances psychiques. Les outils thérapeutiques, tels que l’association libre, l’interprétation des rêves et l’analyse des résistances, offrent un cadre permettant au patient de se libérer de ses conflits intérieurs et de retrouver un mieux-être.
La psychanalyse continue de jouer un rôle central dans le traitement des troubles psychiques, en particulier dans des contextes où une exploration profonde de la psyché est nécessaire. Elle propose une approche qui va au-delà des symptômes immédiats pour aborder la dynamique complexe de l’inconscient, du passé et des relations humaines.