Une étude américaine a démontré que la plupart des personnes souffrant du syndrome de fatigue chronique possédaient également des anomalies cérébrales.
Le syndrome de fatigue chronique, aussi appelé encéphalomyélite myalgique, se caractérise notamment par une fatigue intense, des douleurs musculaires ou dans les articulations, des troubles de la mémoire et des maux de tête.
Souvent réduites à quelques-uns de ces symptômes, les personnes souffrant du syndrome de fatigue chronique présenteraient également des anomalies cérébrales, selon une étude publiée dans la revue américaine Radiology. Les résultats de cette étude pourraient aider à mieux diagnostiquer cette pathologie.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont effectué des IRM (imagerie par résonance magnétique) sur quinze patients, hommes et femmes, atteints de ce syndrome, et sur un groupe témoin de quatorze personnes des deux sexes, du même âge et en bonne santé.
Les chercheurs de la faculté de médecine de Stanford ont utilisé trois différentes techniques d’IRM : la première pour obtenir une analyse volumétrique permettant de mesurer la taille des différents compartiments du cerveau, la seconde pour observer la substance blanche du cerveau composée de fibres nerveuses transportant des messages entre les neurones, et la troisième pour mesurer le flot sanguin cérébral.
La comparaison des différents résultats a révélé que les personnes souffrant du syndrome de fatigue chronique ont un volume légèrement plus faible de substance blanche. Ils montrent aussi une diffusion anormale de molécules d’eau dans une partie de la substance blanche de l’hémisphère cérébral droit.
Enfin, les chercheurs ont constaté chez les sujets souffrant de ce syndrome des anomalies dans deux parties du cerveau qui relient le lobe frontal et le lobe temporal.
« Plus ces deux parties du cerveau sont anormales, à savoir plus épaisses dans leur apparence, plus les symptômes sont sévères », a souligné auprès de l’Agence France Presse (AFP) le Dr Michael Zeineh, professeur adjoint de radiologie à la faculté de médecine de Stanford.
Selon lui, ces résultats permettent d’envisager la possibilité d’avoir un biomarqueur du syndrome de fatigue chronique qui pourrait aider à le diagnostiquer, « même si cette recherche ne porte que sur quinze malades », admet-il. Les scientifiques font en effet remarquer que les techniques d’imagerie sont prometteuses comme outil de diagnostic. Ils estiment être parvenus à un taux de détection de 80 %.
Selon les auteurs, « l’hypothèse d’une cause virale est de plus en plus retenue, car une infection est souvent identifiée comme facteur de déclenchement couplé à un dysfonctionnement du système immunitaire ».
Pour rappel : près de 150 000 Français souffriraient du syndrome de fatigue chronique, souvent dans l’indifférence. Il touche essentiellement les adultes jeunes entre 20 et 40 ans et les femmes seraient deux fois plus concernées que les hommes.
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