La peur de voir son smartphone s’éteindre, souvent qualifiée de nomophobie, est un phénomène en forte croissance. Selon une récente enquête menée par OpinionWay pour le fabricant de smartphones Oppo, cette anxiété touche désormais 34 % des Français. Une tendance particulièrement marquée chez les jeunes adultes, illustrant l’importance croissante des smartphones dans notre quotidien.
Nomophobie : une peur en forte croissance
La nomophobie, ou la peur irrationnelle de se retrouver sans téléphone portable, est un sujet de préoccupation croissant en France. Cette phobie ne se limite pas à une minorité mais concerne une part significative de la population, en particulier les jeunes adultes. L’étude révèle que la crainte d’une batterie déchargée est ressentie par 53 % des 25-35 ans et atteint des niveaux alarmants de 64 % chez les 18-24 ans.
Selon Ronan Chastellier, sociologue, « la fixation névrotique sur le pourcentage de batterie restant est devenue une caractéristique marquante du monde moderne. Cette angoisse est souvent perçue comme une menace pesant sur nos activités quotidiennes, exacerbant la peur de manquer des informations ou des opportunités ».
L’importance croissante de la batterie
La dépendance accrue aux smartphones se reflète dans les critères de sélection des consommateurs. Le baromètre du numérique 2020 de l’ARCEP indique que les Français possédant un téléphone portable sont désormais plus nombreux que ceux utilisant un ordinateur. Dans ce contexte, la durée de vie de la batterie et la rapidité de charge sont devenues des critères cruciaux pour les acheteurs, surtout avec l’augmentation du télétravail due à la pandémie de COVID-19.
David Chauvaud, chef de produit chez Oppo France, souligne que « l’intérêt pour les fonctionnalités de charge rapide a considérablement augmenté. Avec la montée du télétravail, la vitesse et l’autonomie de la batterie sont devenues des critères essentiels pour les utilisateurs ».
La “fear of missing out” et ses implications
Cette anxiété liée à la batterie déchargée est étroitement liée à la “fear of missing out” (FOMO) ou la peur de manquer quelque chose. Selon le sondage, les principales préoccupations des Français face à une batterie vide sont :
- Perdre un appel ou rater un SMS : 39 % des répondants expriment cette crainte.
- Absence de GPS : 18 % redoutent de se retrouver sans navigation.
- Être coincé en attendant la recharge : 10 % craignent de se retrouver bloqués.
- Rater un changement d’emploi du temps : 9 % des sondés se préoccupent de cette situation.
- Incapacité de se rendre dans un endroit pour recharger : 8 % des répondants mentionnent ce souci.
Chez les jeunes adultes de 18-24 ans, ces préoccupations sont encore plus marquées : 41 % craignent de perdre des appels ou SMS, 28 % redoutent la perte du GPS, et 27 % s’inquiètent de se retrouver bloqués sans possibilité de recharger leur téléphone.
Des comportements extrêmes pour éviter la batterie vide
La phobie de la batterie déchargée conduit certains jeunes à adopter des comportements extrêmes pour éviter de se retrouver sans charge. Parmi les actions notables :
- Resté chez quelqu’un : 23 % des 18-24 ans ont avoué être restés chez une personne uniquement pour recharger leur batterie.
- Commander une boisson dans un bar : 19 % ont reconnu avoir effectué cet acte pour accéder à une source de recharge.
“J’ai peur de ne plus avoir de téléphone”
La nomophobie est plus qu’une simple tendance ; elle reflète notre dépendance croissante aux technologies et l’impact significatif qu’elles ont sur nos vies quotidiennes. En prenant conscience de ces dynamiques, nous pouvons mieux comprendre les implications de notre rapport aux appareils numériques et explorer des moyens pour atténuer cette anxiété.
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