Le terme “transfert” apparaît pour la première fois en 1895 dans les écrits sur l’hystérie de Sigmund Freud et Josef Breuer. Il se définit par l’ensemble des sentiments positifs ou négatifs que ressent le patient envers son psychanalyste. Ces sentiments sont en réalité mal dirigés. Ils sont destinés aux premiers objets investis dans la problématique du patient (figures parentales, amour perdu, figure d’autorité).
La patiente à l’origine de cette thèse est Bertha Pappenheim, atteinte de nombreuses psychoses comme l’anorexie, nervosité, trouble de la vue et paralysie des membres inférieurs. Tous ces symptômes disparaissent lors de ses séances avec son psychanalyste Breuer, dont elle tombe passionnément amoureuse. Freud s’en inspire pour envisager différemment le traitement des patients. Il comprend que plus le transfert est grand, plus la psychanalyse devient productive. En effet, le pouvoir de suggestion du psychanalyste s’accroît.
Pourquoi le transfert est nécessaire pour une thérapie productive ?
Le transfert est la condition de la guérison. D’abord, le transfert permet au psychanalyste de comprendre les réelles origines de la problématique du patient : la relation qu’il entretenait ou entretient avec les personnes à l’origine de son conflit intérieur, les émotions qui le dominent, les sentiments qui le submergent. De ce fait, il détient un bon nombre de clés pour l’analyser et lui offrir une thérapie productive.
Quant au patient, lorsqu’il éprouve des sentiments envers son psychanalyste, quelque soit la nature de ceux-ci, il doit alors se poser les questions suivantes: pour qui ai-je déjà éprouvé ce sentiment ? Dans quelles conditions ? Qu’est-ce que cela suscite chez moi ? Cette auto-analyse permet de retraverser ces ressentis, d’en prendre conscience, de les nommer et d’entamer un travail intérieur pour s’en débarrasser. C’est un exercice primordial pour comprendre son propre psychisme.
Quels sont les risques ?
Nombreux sont les patients qui tombent amoureux de leurs psychanalystes. Les risques sont alors de ne plus se dévoiler entièrement par peur de déplaire au professionnel, ou encore devenir dépendant de la thérapie. Pourtant, pour une psychanalyse réussie il est primordial pour le patient d’être en totale transparence sur ce qu’il vit ou ressent. C’est alors au psychanalyste de faire en sorte de reprendre le chemin de la thérapie.
Comment s’en défaire ?
Rien ne sert de vouloir y échapper pendant la thérapie car le transfert est moteur de la psychanalyse. À la fin de la thérapie, le transfert se défait naturellement. Cela arrive au moment où le patient en sait suffisamment sur lui-même. À ce moment-là, il n’est plus nécessaire pour le thérapeute d’endosser le costume que le patient lui faisait porter.
Dans une situation où le transfert perdure entre le patient et son psychanalyste, c’est à ce dernier de rompre le lien. S’il n’y parvient pas, le professionnel peut se référer à un confrère et lui transférer le dossier si nécessaire.
Léa Medeiros – Mon-Psychotherapeute.Com