Dès les premiers instants d’une psychothérapie, les ressentis personnels peuvent orienter le parcours du patient. Certaines personnes se sentent en confiance dès le départ, tandis que d’autres peuvent ressortir de leur première séance de psychothérapie avec un malaise, une gêne ou une impression de décalage. Cette première impression soulève une question cruciale : a-t-on le droit de changer d’avis si l’on ne se sent pas à l’aise après une première rencontre avec un professionnel de la santé mentale ? Est-ce un signe d’échec ou au contraire une preuve de lucidité et d’écoute de soi ?
Psychothérapie et lien de confiance : un élément central dès la première séance
La qualité de la relation entre le patient et son psychothérapeute est l’un des piliers de l’efficacité de la psychothérapie. Ce lien, appelé “alliance thérapeutique”, repose sur la confiance, la sécurité et la compréhension mutuelle. Lorsqu’il est absent ou fragile, le travail en profondeur devient difficile, voire contre-productif. Se sentir écouté, compris, et respecté dans son rythme est essentiel pour s’engager dans un processus de changement psychothérapeutique. Une bonne alliance psychothérapeutique se construit souvent dès les premiers échanges : ton de voix, regard, posture, manière de poser les questions, autant d’éléments subtils qui influencent la perception du patient. Si dès la première séance, des signaux de malaise apparaissent, il est légitime de se poser des questions sur la pertinence de continuer avec ce professionnel de la psychothérapie. Cette étape peut être le point de départ d’une réflexion salutaire sur ses attentes.
Première consultation en psychothérapie : un rendez-vous sans engagement
Il est important de rappeler qu’une première rencontre n’est pas un contrat moral de fidélité. Elle a souvent pour fonction d’évaluer la situation, de définir les objectifs de la psychothérapie, mais aussi de vérifier si le courant passe entre le patient et le psychothérapeute. Ne pas se sentir à l’aise, ne pas aimer la façon dont la parole est accueillie, ou ressentir une impression de jugement peut être suffisant pour envisager une autre option. Le ressenti personnel est un indicateur clé, et il n’est pas rare de devoir consulter plusieurs professionnels de la santé mentale avant de trouver celui avec qui l’on se sent pleinement en confiance. Cette période d’exploration peut être vécue comme frustrante, mais elle est en réalité bénéfique : elle permet d’affiner ses critères et de mieux cerner ce que l’on attend d’un accompagnement psychothérapeutique.
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Comment savoir si le courant ne passe pas avec un psychothérapeute ?
Plusieurs signes peuvent alerter sur une mauvaise compatibilité entre le patient et le psychothérapeute : un ton trop distant, une attitude trop directive, un manque d’écoute, ou simplement une sensation diffuse de ne pas se sentir “au bon endroit”. Ces ressentis, même s’ils semblent subjectifs, doivent être pris au sérieux. La psychothérapie repose sur un cadre bienveillant et sécurisant. Lorsque ce cadre fait défaut, le travail psychothérapeutique peut s’en trouver entravé. Certains patients peuvent aussi ressentir une pression implicite à poursuivre malgré leur inconfort, par peur de déplaire ou de paraître instable. Pourtant, il est fondamental de rappeler que le psychothérapeute est un professionnel, habitué à ces situations, et qu’il ne prendra pas un changement d’avis comme une attaque personnelle.
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Changer de psychothérapeute après une première séance : un droit du patient
Changer d’avis, c’est d’abord affirmer son droit à choisir ce qui est bon pour soi. Il ne s’agit pas de juger négativement le professionnel rencontré, mais de reconnaître que chaque relation est unique et que tous les profils ne correspondent pas à toutes les sensibilités. Il peut être utile d’exprimer honnêtement son ressenti au professionnel concerné, mais ce n’est pas une obligation. L’important est de se sentir libre de poursuivre ailleurs, sans culpabilité ni pression. Cette décision peut aussi refléter une maturité émotionnelle : celle de reconnaître que l’on a besoin d’un cadre spécifique pour se livrer, et que ce cadre n’a pas été trouvé. La liberté de choix est essentielle dans toute démarche psychothérapeutique.
Explorer d’autres méthodes psychothérapeutiques quand le ressenti est négatif
Il existe une grande variété de méthodes psychothérapeutiques : thérapies cognitivo-comportementales (TCC), psychanalyse, approche humaniste, thérapies systémiques, psychothérapie intégrative, thérapie brève, hypnose thérapeutique, etc. Si la première séance de psychothérapie a laissé une impression négative, c’est peut-être que la méthode proposée ne correspond pas à ce que l’on recherche. Explorer d’autres approches psychothérapeutiques peut ouvrir à une compréhension plus fine de ses besoins. Il est parfaitement acceptable de faire plusieurs essais avant de trouver la personne ou la méthode qui résonne avec soi. Ce processus peut d’ailleurs être l’occasion de mieux se connaître : suis-je plutôt à l’aise avec une posture neutre ou plus chaleureuse ? Ai-je besoin d’un cadre structuré ou d’un espace plus libre ? Ce sont des questions qui aident à mieux s’orienter.
Faire confiance à son ressenti dans le choix du psychothérapeute
En matière de psychothérapie, l’intuition joue un rôle essentiel. Si quelque chose “coince”, même sans pouvoir le nommer, cela mérite d’être pris en compte. La relation psychothérapeutique est un espace intime et sensible : s’y sentir à l’aise est une condition nécessaire, même si cela prend du temps. Plutôt que de forcer un lien qui ne se crée pas, il est préférable d’explorer d’autres possibilités, en toute bienveillance envers soi-même. Apprendre à se faire confiance est déjà, en soi, un acte psychothérapeutique. Il peut être utile de tenir un petit carnet après les premières séances pour noter ses impressions, ses émotions, ses interrogations. Ce travail de retour sur soi peut grandement faciliter le choix du psychothérapeute.
Changer d’avis après une première séance de psychothérapie : une décision saine
Changer d’avis après une première séance est donc non seulement possible, mais souvent sain. Il ne s’agit pas d’instabilité, mais de lucidité. S’autoriser à chercher un professionnel de la santé mentale avec qui l’on se sent en confiance, c’est poser les bases d’une psychothérapie fructueuse, adaptée à ses besoins et à sa sensibilité. Cette liberté de réorientation fait partie intégrante du processus psychothérapeutique. Elle permet à chacun de rester acteur de sa démarche, de ne pas subir l’accompagnement, mais de le construire en conscience.
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