La première séance de psychothérapie est souvent un moment clé dans le parcours de soin psychologique. Pour beaucoup, elle marque une étape importante, celle d’oser demander de l’aide. C’est le début d’un cheminement intérieur, parfois attendu depuis des années. Pourtant, certaines personnes repartent de cette première rencontre avec un malaise, un sentiment d’inconfort, parfois même un doute sur l’utilité de la démarche. Ce ressenti, bien qu’inattendu, est plus fréquent qu’on ne le pense. Il mérite une attention particulière, car il peut influer sur la suite du travail thérapeutique et sur la motivation du patient à poursuivre les séances.
Malaise émotionnel après une première séance de psychothérapie
Dès la première séance de psychothérapie, le patient est souvent invité à parler de lui, de ce qui ne va pas, de ce qu’il traverse, parfois sans filtre. Cette ouverture soudaine, parfois brutale, peut provoquer un effet de « trop-plein » émotionnel. Exprimer à voix haute des choses longtemps refoulées ou tues peut réveiller des blessures profondes, encore sensibles, et raviver des souvenirs enfouis. Le cadre bienveillant du psychothérapeute ne suffit pas toujours à contenir cette vague intérieure, surtout lorsque les émotions ont été refoulées pendant longtemps.
Pour certains, cette première confrontation avec leurs propres émotions est bouleversante. Il ne s’agit pas seulement de raconter, mais de ressentir à nouveau. Le fait de verbaliser une souffrance peut la rendre plus réelle, plus présente, ce qui provoque un malaise psychologique durable après la séance. Ce malaise peut se traduire par une tristesse persistante, un sentiment de vulnérabilité accru, ou encore une grande fatigue psychique. Le retour à la réalité, une fois sorti du cabinet, peut également accentuer cette sensation de fragilité.
Doutes et inconfort après une première séance chez le psychothérapeute
Après la première séance, il n’est pas rare que certaines personnes repassent en boucle leurs propos. Ont-elles trop parlé ? Ont-elles été jugées ? Le psychothérapeute a-t-il compris ce qu’elles voulaient dire ? Ces interrogations peuvent alimenter une forme de culpabilité ou de gêne. Ce phénomène est souvent lié à une difficulté à lâcher prise, à faire confiance ou à s’autoriser à être vulnérable pendant la psychothérapie. La peur du regard de l’autre, même dans un cadre professionnel, peut provoquer une remise en question de la démarche engagée.
Ce malaise post-séance peut aussi venir d’un sentiment de frustration : ne pas avoir eu le temps de tout dire, ou au contraire, avoir évoqué trop rapidement des éléments très intimes. Certaines personnes peuvent ressentir qu’elles se sont trop livrées, trop vite, ce qui peut engendrer un sentiment d’exposition ou de danger psychique. L’impression d’avoir été trop exposé peut alors donner envie de se replier, voire d’annuler la suite du suivi psychothérapeutique. Dans certains cas, la personne peut même éprouver un sentiment de honte ou d’inconfort à l’idée de retrouver le psychothérapeute lors de la prochaine séance.
Attentes irréalistes vis-à-vis de la première séance de psychothérapie
Certaines personnes arrivent en psychothérapie avec l’espoir, parfois inconscient, de se sentir mieux immédiatement. Elles imaginent parfois que le simple fait de parler apportera un soulagement immédiat, voire une forme de guérison rapide. Lorsqu’elles découvrent que le processus thérapeutique est en réalité plus lent et progressif, une forme de déception peut survenir. Ce désenchantement est d’autant plus fort lorsque les souffrances sont anciennes ou profondément ancrées. Le contraste entre l’attente et l’expérience vécue génère un inconfort émotionnel difficile à gérer. Ce décalage est d’autant plus marqué si la séance n’a pas répondu aux attentes fantasmées ou aux images idéalisées de la psychothérapie souvent véhiculées par les médias ou l’entourage.
Il arrive aussi que le courant ne passe pas immédiatement avec le psychothérapeute. Cela ne signifie pas que la démarche est vaine, mais ce premier contact peut créer un doute. Ce doute est parfois interprété comme un échec, ce qui alimente encore le malaise ressenti après la première séance. Certaines personnes peuvent alors remettre en cause leur capacité à être aidées, ou se dire que la psychothérapie n’est pas faite pour elles. Ce type de pensée peut freiner, voire interrompre, un processus pourtant prometteur.
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Résistance psychique et malaise post-psychothérapie
D’un point de vue psychodynamique, le malaise après une première séance peut être interprété comme une résistance. Le psychisme, habitué à certaines défenses, réagit à l’ouverture d’un espace de transformation. Ce mécanisme de résistance peut prendre plusieurs formes : minimisation de la souffrance, dévalorisation du processus thérapeutique, ou encore rationalisation excessive. Ce malaise serait alors le signe que quelque chose a bougé, que le travail thérapeutique a commencé, même si cela se manifeste d’abord par une forme de désagrément.
Il s’agit d’un mouvement naturel : se confronter à soi, à ses vulnérabilités, à son histoire, n’est jamais anodin. Ce ressenti désagréable ne signifie pas que la psychothérapie est inadaptée, mais qu’elle a touché quelque chose d’essentiel. Le malaise psychologique peut ainsi faire partie intégrante du processus. Il marque souvent un point de bascule : un avant et un après dans la perception de soi et de son vécu intérieur. Il peut même être considéré, par certains psychothérapeutes, comme un indicateur du potentiel de transformation engagé.
Malaise après une première séance : une étape normale du processus thérapeutique
Le sentiment de malaise, bien qu’inconfortable, peut devenir une composante essentielle du processus thérapeutique. Il ouvre la voie à une meilleure compréhension de soi, de ses attentes, de ses résistances. En parler lors de la séance suivante permet souvent de désamorcer les peurs, de renforcer la relation thérapeutique et de réinstaurer la confiance. Ce moment de clarification est souvent libérateur, car il permet d’aborder le malaise sans tabou, dans un cadre sécurisé.
Prendre conscience que ce malaise psychique n’est pas un signe d’échec mais une étape possible dans le cheminement psychologique aide à continuer le travail engagé. La psychothérapie n’est pas un parcours linéaire, mais un chemin ponctué de prises de conscience, parfois douloureuses, mais souvent fécondes. Chaque malaise, chaque doute peut devenir l’occasion d’un approfondissement, d’un ajustement, et d’un progrès. Il est important de s’autoriser à ressentir ces états passagers sans en tirer de conclusions hâtives.
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